Bolivie : Uyuní - Excursion

Le Salar
L’unicité de l’endroit le rend difficile à définir. Compressés, les cristaux mordent, le pied s’y aventurant, de leurs dures pointes pyramidales. Une perspective déformée, nous trompe sur les distances et, noyée par endroits, marie terre et air, confondant ces éléments. Ce lac desséché, n’y ayant laissé que le sel qu’il contenait, semble vouloir, timidement, reprendre son aspect d’autrefois, après que la saison des pluies lui ait déversé son eau. Est-ce pour cette raison que l’on surnomme Incahuasi, cette protubérance parsemée de cactus gisant dans ce désert, l’Isla de los pescadores (île des pêcheurs) que d’autres appellent, l’Isla del Pescado (île du poisson)? Comme si cette faible accumulation d’eau entourant cette colline, en cet environnement infertile, nourrissait l’imaginaire des Boliviens d’une pêche miraculeuse. Ou plutôt, fait-on allusion aux touristes que l’on attire, attrape à cet endroit, comme des poissons, entraîné par l’appât du gain?

L’homme gruge discrètement cette réserve et, de ce sel, il soutire un sale salaire. Quoique le sort pourrait, bientôt, être renversé, car ce sol contient la plus grande réserve mondiale de lithium dont la valeur marchande est nettement supérieure à celle de ces diamants de chlorure de sodium. D’un lieu infructueux naitront l’abondance et la richesse. L’abus et l’exploitation humaine seront-ils encore au rendez-vous? De quoi peut-on rêver?

Les lagunes

Témoin, là où les couleurs s’unissent pour offrir un spectacle lunaire. Le souffle coupé par la splendeur et la noblesse de ces paysages, où l’air se fait rare. La vie semble inexistante, pourtant la nature prend ici tout son sens. Le froid nous glace, l’alcool faussement nous réchauffe, l’altitude se joint à l’ivresse. Cinq mille mètres nous séparent du niveau de la mer, non loin, des geysers nous rappellent que nous nous retrouvons toujours sur la planète bleue.

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