Rencontre avec l'Asie

Après un vol transatlantique de plus de 15 heures, assommés par un sommeil ponctuel, nous atterrissions dans ce territoire inconnu, porte de l'Asie que nous emprunterions : Hong Kong. Le trajet en autobus vers le centre-ville depuis l'aéroport génère nos premières excitations. Les gratte-ciels résidentiels s'amoncellent sur le parcours, d'une densité que l'on ne retrouve pas au cœur de notre propre ville. Un spectacle d'urbanisation à la fois impressionnant et générant la claustrophobie.

À l'entrée d'une des zones les plus densément peuplées de la Terre (43 033 habitants au km2), Kowloon, le spectacle prend une autre forme. Tout semble si irréel : une multitude de gens y défilent au sein des artères, ils s'y entassent entre des parois de bétons et s'y compressent les uns aux autres, éclairés par la lumière jaillissante des enseignes qui saillissent de toutes parts. Fascinés, nous arrivons à notre arrêt pour braver cette mer d'êtres humains. Cherchant notre auberge, un touriste nous interpelle et nous interroge sur notre logis afin de nous indiquer le chemin. Il devine l'endroit avant même que nous le prononcions, j'en déduis qu'il s'agit d'un refuge pour touristes connu. Le remerciant, nous le trouvons en moins de deux minutes, le Chungking mansion, dans lequel plusieurs auberges bon marché s'y nichent. La densité de gens monte d'un cran, le petit ascenseur est supervisé par un préposé qui le maximise à chaque trajet. Arrivés à notre chambre, nous prenons finalement possession des lieux. Une timide chambre dont l'endroit où seront déposés nos bagages doit faire l'objet d'une évaluation logistique afin de permettre nos déplacements. Une chambre comprenant une salle de bain faisant environ 6 m2 au total pour la somme environnant 47 $ la nuit, une aubaine pour Hong Kong!

Au matin, l'humidité et la chaleur sont déjà au rendez-vous, je dois m'y faire, car ce sera cette température qui extirpe toutes les gouttes de sueur de mon corps avec laquelle je devrai composer pour la majorité du voyage. Sans oublier le Soleil, dont l'effet d'une masse ne dore pas la peau, mais la cuit de ses rayons ardents. Bref, un four auquel je m'habituerai un mois plus tard. Ma partenaire n’aura pas été affectée outre mesure par ce bain turc, elle qui mettra rapidement de petites laines au soir lorsque la température baissera à 25 degrés Celsius.

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Dans les dédales de rues composées principalement de boutiques de produits de luxe, de bijouteries et d’apothicaires qui juxtaposent ces pratiques anciennes, peu connues de l’Occident, et un héritage plus explicite de celui-ci, un phénomène frappant nous rappelle la transformation constante de la ville qui contraste passé et modernité : le martèlement incessant des bruits de construction. Anecdote qui marqua aussi notre imaginaire lors de notre passage dans une zone de restauration, celle où nous vîmes des poissons emprisonnés dans des sacs de plastique trainant sur le sol crade de la ville, où des odeurs fétides embaument les rues. À quel point cette pellicule prévient-elle les bactéries de batifoler avec l'animal? Nous nous sommes contentés de poulet, de riz et de légumes au moment de s’attabler.

Étouffant sur son fond et dans sa forme pour un citadin comme moi d’une ville étalée et nordique, Hong Kong resta néanmoins un passage fascinant nous ouvrant les portes de l’Asie.

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