Douceur septentrionale

Au bout de quelques jours, tranquillement, je percevais la nature des habitants à l’image de la terre qu’ils foulent, celle d’une sobriété réservée. Non qu’ils soient renfermés ou hostiles face à l’étranger, au contraire, car il suffit de s’intéresser et d’amorcer la conversation pour constater qu’ils s’y prêtent avec amabilité. Tels les gnomes, ils évitent de faire trop de bruit. Paradoxalement, cette propension à la discrétion semble en inciter d’autres à émettre le maximum de décibels possibles, puisque la Finlande est une référence en matière de musique metal. Possiblement une réaction viscérale de rébellion inconsciente qui chercherait peut-être à insuffler de l’âme nordique au-delà des frontières, et ainsi ne pas tomber dans l'oubli.

Une modération traduite également dans l’art en période de guerre des années 40, où la réplique de certains créateurs à toutes les atrocités et injustices occasionnées par celles-ci aura été de peindre des clowns, comme pour en démontrer l’absurdité, par ces outrageuses représentations!

Même les plats se présentent sous un revêtement de simplicité, quoique savoureux. Lorsque les ingrédients de bases comportent la qualité, qu’importe toute la fioriture qu’ajoute une multitude d’épices? Un saumon fraichement pêché procuré dans une cantine sous tente du marché populaire juxtaposé au port étant un des moments de satisfaction culinaire dont ont bénéficié mes papilles gustatives. Sans oublier le Konstan Möljä qui m’a permis, tel un cours en accéléré, de survoler rapidement sur un ensemble de plats traditionnels finlandais grâce à son buffet dont j’ai abusivement profité les mérites.

La simplicité se dresse également au sein de l’architecture qui, sans faire dans l’extravagance, propose une beauté apaisante. Loin d’être à la remorque des tendances, ce qu’ils n’innovent pas en architecture, ils le devancent en design, mais encore, tout est dans la discrétion, il faut s’imprégner pour saisir toute l’étendue de l’âme finlandaise. Le court laps de temps de cette rencontre a joué contre moi, ne me permettant pas d’en capter suffisamment l’essence.

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De la retenue à l’agression

Sur l’île de Seurasaari, où des reconstitutions historiques de bâtiments traditionnels finlandais peuvent être visitées, je me suis fait agresser par le plus inattendu des ennemis : une mésange. Celle-ci suivait mes déplacements frôlant ma tête et même, à quelques reprises, celle-ci s’immobilisait dans l’air un instant, tel un colibri, face à mon visage. Je doute que ses intentions fussent de m’offrir ses salutations et m’accueillir sur son domaine. Bien que je fusse dans un parc thématique, Disney n’y était pas représenté. J’ai su par la suite, que certaines espèces peuvent être particulièrement territoriale et même tueuse! Se nourrissant de chaire animale et même parfois de leur cerveau!  Regardez ce petit maniaque avec son regard perfide! Dire que l’on voudrait, à priori, lui faire un poutou. Traître!

Mettons fin à la confusion

La Finlande n’est pas un pays scandinave et de descendance viking, malgré qu’elle partage certaines caractéristiques telles que l’intérêt pour le design, certains plats, à cause, entre autres, de l’influence suédoise par sa présence historique. Sa nordicité et sa politique sociale la rapprochent également de ses voisines. Le finnois n’a rien à voir avec les langues scandinaves, dont l’origine est totalement différente. Il s’apparente davantage à l’Estonien, dont il est très proche et le Hongrois étant issu des langues finno-ougriennes de souche ouralienne. Donc, une origine distincte de la famille indo-européenne dont le suédois, le français, l’allemand, pour ne citer que ceux-ci, font partie.

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